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Pour l’Organisation Mondiale de la Santé le suicide, qui est à l’origine de près de la moitié de l’ensemble des morts violentes est une problématique de santé publique majeure, d’autant plus que certaines mesures préventives éviteraient ce geste fatal.

  • 800 000 suicides par an dans le monde - à l’échelle mondiale, on estime qu’un suicide a lieu toutes les 40 secondes et une tentative toutes les 3 secondes
  • 10 000 suicides par an en France avec un cout estimé à 5 milliard d’euros par an (système de santé et perte de productivité)
  • 1 suicide impacte en moyenne 130 personnes 
  • 2° cause de mortalité chez les 15-29 ans
  • 20% des actifs en activité auraient déjà pensé à se suicider
  • 10-15% des tentatives de suicide aboutissent à un décès.
  • 4 suicides représentent 20 tentatives de suicide (OMS)
  • 45% des tentatives de suicide récidivent et pour 25% dans l’année qui suit

Qu'est-ce qu'une crise suicidaire ?

La crise suicidaire est un état de trouble psychique aigu, caractérisé par la présence d’idées noires et d’une envie de suicide de plus en plus marquées et envahissantes. La personne se sent dans une impasse et confrontée à une telle souffrance que la mort apparaît progressivement comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise.
Le risque majeur de la crise suicidaire est le suicide. La crise suicidaire est un état temporaire et réversible qui justifie une prise en charge urgente.

La tentative de suicide est un comportement non fatal dirigé envers soi avec l’intention de mourir, sans causer la mort.

Le suicide n’est pas une fatalité.
Depuis 2000, le taux de décès par suicide a chuté de 33,5 %, ce qui témoigne du caractère évitable du suicide et de l’importance d’une action de santé publique (plan national d’action contre le suicide de 2011 à 2014).

Le suicide ne doit pas être un sujet tabou.
Les intentions suicidaires ne doivent pas être banalisées.

 

  • Demander à quelqu’un s’il pense au suicide ne l’incite pas à passer à l’action. En fait, cela a souvent pour effet de réduire l’anxiété et d’aider la personne à se sentir comprise.
  • 80% des sujets qui se suicident en ont exprimé l’intention dans les mois qui précédent leur geste.

Si vous connaissez quelqu’un susceptible d’envisager de mettre fin à ses jours, parlez-lui. 
Ecoutez-le avec un esprit ouvert et proposer votre aide.
Encouragez-la à demander l’aide d’un professionnel de santé.
Si vous pensez que la personne court un danger immédiat : ne la laissez pas seule et appelez le SAMU (15) ou le 112 (numéro européen)
Si la personne pour laquelle vous vous inquiétez vit avec vous assurez vous qu’elle n’a pas accès à des objets avec lesquels elle pourrait se faire du mal.

Pour prévenir le risque de passage à l’acte suicidaire et aider la personne à surmonter la crise, il est essentiel de repérer les signes de détresse qu’elle peut manifester.
La personne en état de crise suicidaire peut présenter des :

  • Symptômes physiques : 
     
    • fatigue, 
    • perte d’appétit ou boulimie, 
    • troubles du sommeil et notamment cauchemars, 
    • Douleurs multiples avec parfois des consultations répétées chez le médecin, négligence de son apparence physique, etc. ;
       
  • Signes psychiques : 
     
    • Changement de comportement, 
    • Conduites d’isolement social et familial avec repli sur soi et sentiment de solitude
    • Sentiment d’inutilité et de désespoir avec des pensées négatives constantes
    • Expression de pensées, de sentiments ou de plans pour mettre fin à sa vie
    • Anxiété, tristesse, découragement, 
    • Irritabilité et agressivité, 
    • Sentiment d’échec et d’inutilité, 
    • Sentiment d’injustice, mauvaise image de soi et tendance à se dévaloriser, 
    • Impuissance à trouver par soi-même des solutions à ses problèmes, 
    • Troubles de la mémoire…
       
  • Difficultés professionnelles : 
     
    • Perte d’investissement ou surinvestissement dans le travail, 
    • Épuisement ou burnout, 
    • Incapacité à supporter sa hiérarchie, 
    • Arrêts de travail à répétition, etc. ;

Les messages verbalisés exprimant l'intention de se suicider peuvent être :

  • Directs : « Je vais en finir », « Je vais me tuer », « Ce serait mieux si j’étais mort », « Je veux juste mourir » …
  • Indirects : « Je veux m’en aller », « Je n’en peux plus », « Je vais tout laisser tomber », « Je ne vous embêterai plus longtemps », « J’ai tout raté dans la vie », « Je ne suis plus capable »…

Les facteurs de risque de suicide

Certains éléments rendent les individus plus vulnérables face aux crises suicidaires.

  • Antécédent personnel de tentative de suicide et antécédents familiaux de suicide 
  • Troubles mentaux dont épisode dépressif majeur, schizophrénie, maladie bipolaire…. 
  • Avoir des conduites addictives (médicaments psychoactifs (25-50% des suicides) et alcool (90% des suicides)
  • Isolement et problème d’intégration sociale
  • Perte d’emploi (chômage risque X8) et difficultés financières 
  • Douleurs et maladies chroniques
  • Troubles du sommeils (notamment cauchemars)
  • Vivre ou avoir vécu des évènements de vie douloureux (abus sexuels ou physiques précoces, harcèlement, conflits conjugaux, perte précoce des parents ou abandon…) …

Avez-vous l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ?
Vous n’êtes pas seul beaucoup de gens ont vécu ce que vivez et ont trouvé de l’aide. 
Demandez de l’aide.

  • Faites part de vos sentiments à une personne de confiance.
  • Parlez-en à un professionnel de santé
  • Rejoignez un groupe de soutien
  • Si vous pensez que vous êtes sur le point de vous faire du mal contactez les services d’urgence ou une ligne d’écoute téléphonique :
    • Appelez le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Un professionnel de soins (infirmier ou psychologue), spécifiquement formé à la prévention du suicide, sera à votre écoute afin d’évaluer votre situation et vous proposer des ressources adaptées à vos besoins ou à ceux de vos proches. La ligne est ouverte 24h/24, 7j/7. L’appel est gratuit et confidentiel.
    • En cas de risque suicidaire imminent, appelez le SAMU (15) ou le 112 (numéro européen).

 

 

En complément de l’aide professionnelle, il existe d’autres ressources d’aide à distance :

  • SOS Amitié

 
Service d’écoute bienveillant, gratuit, anonyme et confidentiel destiné à ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24 et 7j/7.
Tél. 09 72 39 40 50
Tél. 01 46 21 46 46 (English)

Tchat du lundi au dimanche de 13h à 3h du matin.
Service gratuit d’écoute par messagerie électronique.

  • Fil Santé Jeunes

 
Service d’écoute anonyme et gratuit pour les 12-25 sur les thèmes de la santé, de la sexualité, de l’amour, du mal être, etc.
Permanence d’écoute téléphonique tous les jours de 9h00 à 23h00.
Tél. 0 800 235 236
Tchat individuel ouvert tous les jours de 9h00 à 22h00.

  • Suicide Écoute

Écoute anonyme des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24 et 7j/7.
Tél. 01 45 39 40 00

  •  SOS Suicide Phénix

Accueil et écoute anonyme de toute personne confrontée à la problématique du suicide.
Permanence d’écoute téléphonique de 13h00 à 23h00.
Tél. 01 40 44 46 45
Permanence d’écoute par messagerie sur le site de l’association.

  • Phare Enfants-Parents

Espace d’accueil et d’écoute contre le mal-être et la prévention du suicide des jeunes s’adressant aux parents et eux jeunes.
Permanence d’écoute téléphonique du lundi au vendredi de 10h00 à 17h00.
Tél. 01 43 46 00 62
Permanence d’écoute par messagerie sur le site de l’association.

Bibliographie :

Numéro national de prévention du suicide - 3114
Journée Mondiale de prévention du suicide, le 10 septembre (journee-mondiale.com)
Que faire et à qui s'adresser face à une crise suicidaire ? - Ministère de la Santé et de la Prévention (sante.gouv.fr)
Pathologies - Réagir en cas d'urgence : Crise suicidaire | ameli.fr | Assuré
Supports de la campagne 2021 (who.int)
Haute Autorité de Santé - La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge (has-sante.fr)